Jingoo corrige une fuite de données visant ses clients

Le site Internet Jingoo, un spécialiste de la photographie, corrige une fuite de données concernant les factures de ses clients.

Pendant que la presse généraliste se retourne sur les communiqués de presse divers et variés des éditeurs de solutions de sécurité informatique (malware pour iPhone; les vilains pirates Chinois; …) c’est oublier que pendant ce temps, dans la vraie vie numérique, les données de centaines de milliers de Français sont maltraitées, piratées, oubliées sur la toile. Chez ZATAZ, nous commençons sérieusement à en avoir marre de voir des CV réclamés par des pseudos professionnels du web laisser en pâture, comme pour le cas de 3 sociétés que le protocole d’alerte zataz vient d’alerter; ou encore des factures de clients sauvegardées et abandonnées sur le web. Depuis quand un site Internet est un espace de stockage ?

Le site Jingoo met à disposition des photographes professionnels un ensemble de services gratuits pour déposer, présenter, vendre, partager leurs photos. Un problème informatique de conception a rendu possible l’accès aux factures des clients. La fuite a été rapidement corrigée après l’alerte d’un internaute. Il est encore possible de trouver des traces dans Google. Cela fait un peu tâche de trouver les références de tous les clients professionnels, ainsi que les clients de leurs clients professionnels. Des données malheureusement parfaites pour des cyber escrocs.

Google gardait encore en mémoire des factures datant de 2012.

Google gardait encore en mémoire des factures datant de 2012.

Pour les sites de recherche d’emploi, nous ne pouvons en dire plus pour le moment, les fuites ne sont pas encore corrigées, et Google continue de sauvegarder les informations d’internautes (CV, identités…).

Et la loi ?

Comme le rappel la Commission Informatique et des Libertés (CNIL), tout responsable de traitement informatique de données personnelles doit adopter des mesures de sécurité physiques (sécurité des locaux), logiques (sécurité des systèmes d’information) et adaptées à la nature des données et aux risques présentés par le traitement. Ne pas protéger correctement des informations à caractère personnel, et sensibles (imprudence ou négligence) est puni de 3 ans d’emprisonnement et de 100 000 € d’amende (art. 226-22 du code pénal). Le non-respect de l’obligation de sécurité est sanctionné de 5 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende. (art. 226-17 du code pénal).

Il est prévu, normalement, que la législation Française soit modifiée pour protéger les internautes et leurs données. Considérée comme une nécessité, la réforme du cadre législatif de la protection des données personnelles a connu des avancées importantes entre la fin de l’année 2013 et 2014. Massivement approuvé par les eurodéputés, le projet de règlement a également été beaucoup amendé, vers plus de sévérité. La législation Française doit se fondre aux obligations Européennes. D’ici fin 2016, les entreprises auront, normalement, obligation d’alerter leurs clients, par voie postale, via une lettre recommandée, avec accusé de réception, soit 6,30€ par client. Imaginez les entreprises et autres startups affichant fièrement 100.000 clients : 100.000 x 6,30€. Le budget « Poste » risque d’exploser. Sans parler des budgets « réparation », « avocats », …

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal - Fondateur de ZATAZ.COM / DataSecurityBreach.fr Travaille sur les sujets High-tech/Cybercriminalité/Cybersécurité depuis 1989. Gendarme réserviste - Lieutenant-Colonel (RC) ComCyberGend. Fondateur du Service Veille ZATAZ : https://www.veillezataz.com En savoir plus : https://www.damienbancal.fr

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