Agressions homophobes : deux nouvelles arrestations concernant des administrateurs du forum COCO
Les autorités l’avaient annoncé après la fermeture du forum COCO.GG : l’enquête allait se poursuivre et d’autres arrestations étaient à prévoir. Deux nouvelles actions ont été menées contre des instigateurs d’agressions homophobes.
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Fin juin 2024, la Gendarmerie Nationale a mis fin aux activités du forum COCO.GG (anciennement coco.fr). Ce forum, actif depuis plusieurs décennies, faisait l’objet de nombreuses plaintes. Le créateur et principal administrateur de COCO avait été arrêté, ainsi que plusieurs autres personnes, dont sa conjointe, dans le sud de la France. La fermeture de COCO.GG résulte d’une coopération entre la CyberGEND, la ComCyberMI, et l’Office national antifraude (ONAF). Le Parquet de Paris avait recensé 23 051 procédures judiciaires entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024 impliquant 70 parquets français. La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) du parquet de Paris avait promis que les enquêtes se poursuivraient.
Récemment, deux nouveaux modérateurs de COCO ont été arrêtés : le premier à Limoges et le second à Oignies (Hauts-de-France). Ils sont accusés d’avoir participé à des agressions et guet-apens homophobes et ont été placés en garde à vue le mardi 30 juillet.
COCO : De forum de discussions à lieu de chasse aux homosexuels
Lancé en 2003, COCO avait pour objectif initial de proposer des espaces de discussions simples et non modérés. Cependant, il s’est rapidement transformé en un espace de rencontres sexuelles, où le pire côtoyait le quotidien. Des « chasseurs » de pédopornographie ont commencé à y sévir, et certains membres ont rapidement associé homosexuels et pédophiles, orchestrant des guet-apens homophobes. L’un de ces pièges a conduit à la mort de Philippe C., assassiné à Grande-Synthe (Hauts-de-France) le 16 avril. Deux mineurs de 14 et 15 ans avaient été interpellés à la suite de ce drame.
Parmi les instigateurs de nombreuses « chasses à l’homme » se trouve un groupe web, toujours en activité, dirigé par un pirate informatique français surnommé Jorogumo* (son identité a été changée). Sous couvert de lutter contre la pédopornographie, Jorogumo a rapidement transformé son initiative en business, créant un forum dans le darkweb où il affiche des « cibles », partage des publicités pour des vendeurs de DDoS, etc. Son espace de discussion, qu’il nomme « Brigade » affiche photos, identités, et parfois des vidéos de guet-apens comme le montre les captures écrans ci-dessous.
Bien qu’il ne soit pas toujours clair si Jorogumo participe directement à ces actions, il délègue beaucoup. Certaines bagarres, opposant parfois une victime à plusieurs agresseurs armés, sont diffusées. Les victimes étaient présentées comme des pédopornocriminels ou des personnes ayant répondu à des messages de prétendus mineurs. L’un des agresseurs affiche, sur une vidéo constatée fin juillet 2024, une arme blanche, un couteau ; dans d’autres cas, des actes de tortures, comme des coups de taser au visage.
Agir face à la pédopornographie sur le web
Jorogumo se plaint de l’inaction des autorités, ce qui aurait motivé son projet. Les récentes arrestations liées à COCO montrent pourtant le contraire. Des dizaines d’autres arrestations, chaque année, le prouvent aussi. Jorogumo, dans ses petites annonces de recrutement, indique accepter des membres à partir de « 16 ans » ! Il n’hésite pas à afficher des primes pour retrouver et « punir » des prétendus criminels. Dernier cas en date : « 5000€ en cryptomonnaie » ! Certains messages indiquent que les personnes tabassées ont été délestées de « leurs baskets » ; « téléphone » ou encore « comme récompense, notre équipe lui a dérobé son téléphone puis 30 euros« .
Là où l’histoire de Jorogumo devient encore plus inquiétante, c’est son affiliation, sous son ancien pseudo de « pirate », avec un groupe d’hacktivistes russe, NoName057(16). Un mélange des genres qui s’expliquerait par les origines russes de Jorogumo. C’est du moins ce qu’il affichait il y a quelques mois. Une affiliation qui semble l’avoir motivé à créer un groupe « anti-pédo russe« . Pour rappel, trois membres espagnols de NoName057(16) ont été arrêtés mi-juillet.
Bref, on peut tout à fait comprendre l’envie, pour chaque citoyen que nous sommes, de vouloir stopper les prédateurs d’enfants. Cependant, il est intolérable d’utiliser le motif de la lutte contre la pédopornographie pour justifier des actes de violence, de vol et de torture sous prétexte de combattre la pédopornographie.
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Alerter les autorités !
Découvrir une activité pédopornographique sur le web est une situation grave nécessitant une action immédiate et appropriée. Les citoyens doivent éviter de recourir à la violence et laisser les professionnels gérer les enquêtes. Les agissements de Jorogumo peuvent perturber, par exemple, des enquêtes en cours. Sans parler de manipulation à son encontre. Lui fournir de faux cas pour faire tabasser des personnes qui n’ont pourtant rien à voir. Des cas de swatting ont aussi été détectés dans la « Brigade« .
Les étapes à suivre en cas de découverte de contenus pédopornographiques ou instigateurs de rencontres avec des mineurs sont les suivantes :
- Ne pas interagir avec le contenu : Évitez de cliquer, télécharger ou partager le contenu. Ne vous engagez pas avec les personnes impliquées.
- Collecter des informations : Notez l’URL de la page web, prenez des captures d’écran des discussions sans les partager, et rassemblez d’autres détails pertinents sans vous exposer davantage.
- Signaler aux autorités locales le plus rapidement possible : Contactez la police ou la gendarmerie de votre zone et fournissez-leur les informations recueillies.
- ATTENTION : posséder des documents pédopornographiques est un délit grave, sanctionnable par la justice, même si vous souhaitiez « aider » !
Il est crucial de ne pas prendre la situation à la légère et de laisser les professionnels gérer l’investigation pour assurer la sécurité des victimes et la poursuite des criminels. En France, vous pouvez contacter Pharos (https://www.internet-signalement.gouv.fr). À l’international, vous pouvez contacter INHOPE (https://www.inhope.org).
Les risques des guet-apens
Organiser des guet-apens, que ce soit en ligne ou dans la vie réelle, est considéré comme une activité criminelle grave en France. Les conséquences pour les internautes impliqués sont sévères :
- Violences volontaires : Jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.
- Tentative d’homicide ou de meurtre : Poursuites possibles si le guet-apens vise à causer la mort ou de graves blessures.
- Complicité et participation à une bande organisée : Peines augmentées si le guet-apens est planifié avec d’autres personnes.
- Séquestration : Jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
- Menaces et intimidation : Accusations supplémentaires possibles.
- Association de malfaiteurs : Jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.
Les lois françaises sont strictes en matière de violences et de criminalité organisée, et les peines peuvent être aggravées par les circonstances spécifiques du crime.
*Jorogumo : Une araignée « démon » de la mythologie japonaise pouvant prendre l’apparence d’une belle femme pour attirer ses victimes.
Articles 222-7 à 222-16-3 du Code pénal
Articles 224-1 à 224-5-2 du Code pénal
Articles 450-1 à 450-5 du Code pénal
3..2..1… On attend les commentaires des type louches venant directement qu’il y’a eu de « belles histoires d’amour » sur ce site.
Bonjour,
Oui, est on les efface directement !