Fuite au bac russe : les sujets de l’examen de sciences sociales publiés avant l’épreuve

Quelques heures avant le début du test national, des sujets de l’examen ont circulé dans les messageries d’élèves. L’affaire ravive le souvenir du fuites similaires.

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Le 2 juin 2025, à la veille d’un des examens les plus attendus du baccalauréat russe, des copies des sujets de l’Épreuve d’État unifiée (ЕГЭ) de sciences sociales ont fait leur apparition en ligne. C’est le canal Telegram d’un média local qui a révélé l’information, précisant que les documents avaient été largement diffusés via des groupes de discussion entre lycéens, notamment sur WhatsApp et VKontakte (le Facebook Russe). L’origine exacte de cette fuite reste à déterminer, mais selon la même source, un professeur particulier aurait reçu des clichés de ces documents de la part d’un collègue, documents qui se sont avérés identiques à ceux utilisés lors de l’épreuve officielle.

Une fuite qui rappelle 2018

Ce n’est pas la première fois que les sujets de l’Épreuve d’État unifiée fuitent avant les examens. En 2018, des épreuves en provenance de la région du Primorié, dans l’Extrême-Orient russe, avaient été divulguées en amont, révélant une similitude complète avec celles de Moscou. L’affaire avait alors provoqué un tollé dans les milieux éducatifs et politiques. La fuite de 2025 intervient dans un contexte tendu : cette année, 712 000 élèves doivent passer l’examen de sciences sociales, une des matières les plus populaires du programme. Le nombre d’élèves susceptibles d’avoir consulté les sujets avant l’examen reste inconnu, mais la diffusion rapide dans les groupes scolaires suggère un accès étendu.

Face à la situation, les autorités n’ont pas tardé à réagir. Dans une déclaration à Gazeta.ru, Mikhaïl Beroulava, premier vice-président de la commission de la Douma sur l’éducation, a pointé une possible négligence. « Il faut éliminer (sic!) toute possibilité de fuite. Nous devons agir avec sang-froid, sans chercher immédiatement des coupables, mais en rendant les fuites impossibles. […] Il faut éliminer toute possibilité de fuite. Nous devons agir avec sang-froid. » Mikhaïl Beroulava, député à la Douma.

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Rosobrnadzor nie toute fuite

Mais du côté de Rosobrnadzor, le régulateur national des examens, on conteste catégoriquement l’existence d’une fuite. Dans un communiqué publié le 3 juin, l’agence affirme que les images diffusées sur Internet ne peuvent pas être considérées comme des fuites, car elles apparaissent « après la fin des examens« . Elle ajoute que le système de transmission des documents (les KIM — Matériaux de Contrôle et de Mesure) est conçu pour empêcher toute divulgation avant l’heure officielle.

Selon Rosobrnadzor, les procédures de distribution sont hermétiques : les sujets sont chiffrés, stockés de manière sécurisée, et transmis aux centres d’examen seulement quelques heures avant le début des épreuves, sous la surveillance de responsables assermentés. Il serait donc « techniquement impossible » de faire fuiter les sujets avant l’heure.

L’agence précise également que chaque région reçoit des variantes différentes des sujets afin d’éviter toute triche entre fuseaux horaires. « L’idée que les régions partagent les mêmes épreuves est un mythe infondé« , indique le communiqué.

Malgré ce démenti, Rosobrnadzor a également affirmé que si la publication des sujets avant le début officiel est prouvée, des sanctions seront appliquées. L’élève ou l’adulte identifié comme responsable verrait son examen annulé, et ne pourrait repasser l’épreuve qu’à la session de 2026. Aucun détail n’a été donné sur d’éventuelles enquêtes en cours ni sur l’identification des auteurs ou des relais de cette divulgation.

En avril 2015, c’est l’Algérie qui faisait face à une fuite des sujets du Bac ; En 2019, la Belgique se retrouvait avec les sujets de Français dans la nature ; En 2019, le sujet de Math impactait des épreuves en France.

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Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. Il s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. ZATAZ.COM est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. 9ème influenceur Cyber d'Europe. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Réserviste de la Gendarmerie Nationale (Unité Nationale Cyber - réserve volontaire citoyenne) et de l'Éducation Nationale Hauts-de-France. Médaillé de la Défense Nationale (Marine Nationale) et de la médaille des réservistes volontaires de défense et de sécurité intérieure. (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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