Le FSB Russe accuse les USA d’avoir piraté des milliers d’appareils Apple

Le Service fédéral de sécurité (FSB) Russe accuse les services de renseignement américains d’avoir piraté « des milliers de téléphones Apple » pour espionner des diplomates russes.

Dans une déclaration publiée jeudi, le FSB (Federal Security Service) a affirmé que les États-Unis ont utilisé des logiciels malveillants jusqu’alors inconnus pour cibler les appareils iOS. Une affirmation faisant suite à la publication d’un rapport produit par la société russe Kaspersky. La société a identifié des logiciels malveillants iOS provenant d’une source inconnue. Initialement, Kaspersky avait déclaré ne pas être en mesure de confirmer si les deux attaques, celle repérée par le FBI et la sienne, étaient liées. Une heure aprés son annonce, l’agence russe de sécurité déclarait publiquement que les indicateurs de compromission dans les deux rapports étaient les mêmes.

Le FSB a déclaré (traduction ci-dessus) que les logiciels malveillants ciblaient non seulement les utilisateurs nationaux, mais aussi les numéros étrangers et les abonnés sans fil utilisant des cartes SIM enregistrées auprès des missions diplomatiques et des ambassades en Russie.

La liste des cibles comprendrait des pays du bloc de l’OTAN, de la région post-soviétique, ainsi qu’Israël, la Syrie et la Chine. Selon les services de renseignement russes, l’enquête a révélé que Apple collaborait avec la National Security Agency (NSA) des États-Unis. La NSA a refusé de commenter cette affirmation, tandis qu’un porte-parole d’Apple a contesté le rapport du FSB, affirmant que la société n’a jamais travaillé avec un gouvernement pour introduire une porte dérobée dans ses produits. Le FSB n’a fourni aucun détail technique sur les logiciels malveillants en question ni sur leurs victimes présumées.

Le FSB Federal Security Service est le service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie. Il est l’agence principale responsable de la sécurité intérieure, du contre-espionnage et de la lutte contre le terrorisme en Russie. Le FSB est le successeur direct du KGB (Comité de sécurité de l’État), qui était l’organe de sécurité de l’Union soviétique.

Eugene Kaspersky, PDG de l’entreprise éponyme, a qualifié cette attaque de « cyberattaque extrêmement complexe et ciblée par des professionnels« . Cette présumée opération d’espionnage aurait débuté en 2019 et se poursuivrait encore aujourd’hui. Les derniers appareils Apple ciblés avec succès par les logiciels malveillants tournent sous iOS 15.7. Dans cette campagne, les pirates envoient des messages contenant une pièce jointe contenant un exploit via le service iMessage.

Sans aucune interaction de l’utilisateur, le message déclenche une vulnérabilité qui permet l’exécution de code malveillant. Le logiciel espion transmettrait ensuite discrètement des informations privées à des serveurs distants, telles que des enregistrements audio du microphone, des photos de messageries instantanées, la géolocalisation et d’autres données sur les activités de l’utilisateur de l’appareil infecté.

Les appareils peuvent être réinfectés au redémarrage, et le message initial contenant l’exploit est supprimé au cours des dernières étapes de l’infection, effaçant ainsi les traces de compromission. Un signe implicite de la présence de logiciels espions sur l’appareil est la désactivation de la possibilité de mettre à jour iOS.

Une guerre de l’information et de la désinformation qui cache un business en cours, sur le territoire Russe. Le gouvernement russe a demandé à ses employés, en mars 2023, de se débarrasser de leurs appareils Apple. Il y a quelques jours, le gouvernement russe est en pourparlers avec la société télécom nationale Rostelecom pour l’acquisition de 2 millions d’appareils mobiles fonctionnant sur le système d’exploitation Aurora. Un business global (téléphone, l’OS, etc.) de plusieurs milliards de dollars !

Mise à jour : Apple a publié un correctif d’urgence pour remédier à la vulnérabilité présumée des logiciels espions annoncés par le FSB. Le correctif fait suite aux allégations du service de renseignement russe selon lesquelles une faille intentionnelle dans les iPhones aurait fourni une passerelle pour l’espionnage américain.