Chasse aux cartes SIM grises en Russie
Les opérateurs de télécommunications Russes pourraient bloquer jusqu’à 1 million de cartes SIM d’ici quelques jours. Des cartes SIM sans identité !
Selon des sources médiatiques locales, les opérateurs de télécommunications en Russie pourraient bloquer jusqu’à 1 million de cartes SIM « grises ». Des cartes SIM employées par des individus « inconnus ». Cette chasse à la carte SIM pirate est une demande expresse de Roskomnadzor, le Service fédéral de surveillance des communications, des technologies de l’information et des communications de masse. Le Roskomnadzor a notamment pour responsabilités la surveillance de la conformité des médias aux lois russes, la censure en ligne, le blocage de sites web et de contenus jugés illégaux ou inappropriés. Autant dire que la censure bat son plein via cette agence gouvernementale.
Selon les informations fournies par Denis Kuskov, directeur général de l’agence Telecom Daily, les opérateurs de télécommunications « envoient actuellement activement des notifications aux abonnés pour leur demander de confirmer leurs données de passeport afin d’éviter le blocage« . Cela concerne principalement les cartes SIM distribuées dans des lieux publics sans la conclusion d’un contrat, ainsi que les cartes SIM d’entreprise massivement achetées par les entreprises pour leurs employés. Les Russes impactés doivent se faire connaitre auprès du Gosuslugi, la plate-forme numérique exploitée par le gouvernement russe.
Roskomnadzor a développé un système d’information spécial qui surveille automatiquement l’exactitude des données. En se connectant au système, les opérateurs intensifient leurs efforts pour mettre en conformité leurs bases de données avec les exigences législatives en matière de lutte contre les cartes SIM illégales.
En cas de non-respect, la législation locale oblige à suspendre la fourniture de services de communication si les données du client sont obsolètes et ne correspondent pas aux données déjà connues. « Nous informons largement nos clients de la nécessité de vérifier leurs données via SMS, des notifications dans leur espace personnel ou des notifications push« , a ajouté un représentant de Tele2.
Si les opérateurs de télécommunications ne désactivent pas les cartes SIM grises, ils risquent une amende pouvant aller jusqu’à 300 000 roubles [3 000€] par client dans le cadre des amendements à la loi sur les communications. Depuis le début de l’année, Roskomnadzor a commencé à surveiller l’exactitude des informations sur les abonnés. Cependant, jusqu’au début d’août 2023, le régulateur n’avait pas demandé aux opérateurs de bloquer les numéros.
Depuis, Roskomnadzor a commencé à envoyer des demandes aux opérateurs. Chaque demande comprend une liste de 50 000 numéros à confirmer dans les 15 jours. Jusqu’à 1 million de cartes SIM pourraient être bloquées d’ici quelques jours. Le nombre total de cartes SIM « grises » est estimé à 7 millions. Kuskov estime que pas plus de 5% du volume total de cartes SIM non confirmées étaient initialement achetées pour des actions illégales.