Spora

Le ransomware Spora : une petite entreprise qui ne connaît pas la crise

Le logiciel de rançonnage Spora pousse l’idée du ransomware à un niveau commercial jamais vu. Il est même possible de parler avec les maîtres chanteurs.

Le ransomware Spora est un rançongiciel classique. Une fois en place dans l’ordinateur piégé, il chiffre les données qui ne seront rendus au propriétaire qu’à la condition d’un paiement en bitcoins. Bref, classique ! Sauf que Spora va plus loin dans son business model. Une fois les fichiers rendus illisibles, la victime a plusieurs choix. Le premier, offrir un échantillon gratuit de déchiffrement. Deux fichiers, aux choix, peuvent être restaurés ; si vous payez 25€, l’ensemble des vos documents vous sont rendus. Pour 50 dollars, le pirate vous propose de protéger votre machine. Pour 20 dollars, Spora est retiré de votre ordinateur. Le pack « premium », à 79$ permet d’utiliser toutes les options. Le bouton tchat permet de parler avec le pirate. Cela semble être, cependant, un bot programmé pour répondre aux questions classiques face à un ransomware.

Rançonnage : Petit business rentable ?

Une analyse de l’équipe sécurité de Google revient sur l’argent et les ransomwares. Le ransomware Locky a généré plus de 6 millions d’euros de paiements. Cerber a permis à son créateur de collecter 5,9 millions d’euros en bitcoins. Il extorquerait encore au minimum 200 000 dollars par mois. Le ransomware CyptXXX a collecté prêt de 1 million d’euros. De son côté, Europol indique qu’en 1 an, les victimes de ransomwares ont augmenté de 11,4%. Un chiffre à prendre avec des pincettes : le nombre d’entreprises n’ayant pas déposé plainte est inconnu.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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  1. ungars Reply

    Les adresses BitCoin ayant reçu ces paiements ne peuvent-elles pas êtres pistées, voire bloquées ?

    • Damien Bancal Reply

      Bonjour,
      La force du bitcoin est aussi cet anonymat que confère cette cryptomonnaie.

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