Ransomware : balance ton pote

Nouvelle fuite dans le petit monde des ransomwares. Un ancien membre du groupe URSNIF balance des infos personnelles sur les instigateurs de cette opération malveillante.

Le logiciel d’espionnage, le trojan URSNIF, fait parler de lui depuis 2019. Cet outil pirate permet, une fois installé dans un ordinateur infiltré de télécharger des charges malveillantes comme le ransomware GandCrab. La méthode, assez simple, utilise un courriel, un fichier se faisant passer pour un document Word légitime. La – force – de ce hack tool, être capable de rester dans la mémoire de l’ordinateur. URSNIF est connu sous un autre nom, DreamBot.

A première vue, les salaires de décembre n’ont pas été versés pour certains membres de ce groupe pirate. Pour preuve, l’un des codeurs a décidé de tout balancer sur ses potes d’hier. Il reproche à la direction de URSNIF de ne pas payer comme il se doit les affiliés.

Le pirate mécontent a diffusé les véritables identités de trois membres du gang (un pirate possède deux adresses en .be – Belgique), du code source et des discussions tchat. Des messages privés que ZATAZ a pu consulter. Ils contiennent des discussions sur des sujets sensibles liés au blanchiment d’argent et à la situation en Ukraine.

Les meilleurs ennemis des pirates, leurs amis !

Il s’agit de la quatrième révélation majeure d’opérations cybercriminelles en 2022 aprés la diffusion d’informations confidentielles relatives aux opérations de ransomware des groupes Conti, Yanluowang et du cheval de Troie TrickBot.

Si dans le cas de Conti, le motif de la fuite était précisément le sentiment anti-russe, dans le cas d’URSNIF nous sommes dans un bon et gros terre à terre : une banale vengeance et une tentative de chantage sur les responsables de la bande.

Et le chantage a fonctionné, après avoir divulgué des informations sur trois membres Russes, il est devenu clair que les données du corbeau étaient trés sérieux. L’ancien « pote » a été payé, pour se taire.

Le corbeau explique avoir « gagné plus d’argent en une semaine que depuis des années. Payez vos employés correctement et ils n’auront aucune raison de diffuser vos informations.« 

 

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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