Le botnet Trickbot décapité ?

Microsoft annonce avoir pris des mesures exceptionnelles pour démanteler un botnet appelé Trickbot. Un démantèlement qui va retarder les pirates grâce à une ordonnance judiciaire, combinée à une action technique exécutée en partenariat avec des sociétés de télécommunications du monde entier.

Les infrastructures clés de Trickbot ont été mises hors de fonctionnement de sorte que ceux qui exploitent Trickbot ne pourront plus lancer de nouvelles attaques ou activer des logiciels de ransomware déjà installés dans des systèmes informatiques.

En plus de protéger les infrastructures électorales contre les attaques de logiciels de ransomware, cette action protégera un large éventail d’organisations, notamment des institutions de services financiers, des agences gouvernementales, des établissements de santé, des entreprises et des universités contre les diverses attaques par les logiciels malveillants que Trickbot a rendues possibles.

Le botnet Trickbot

Trickbot a infecté plus d’un million d’appareils informatiques dans le monde depuis fin 2016. Bien que l’identité exacte des opérateurs soit inconnue, les recherches suggèrent qu’ils servent à la fois les États-nations et les réseaux criminels pour une variété d’objectifs.

Au cours de l’enquête, 61 000 échantillons de logiciels malveillants Trickbot ont été analysés. Ce qui le rend si dangereux, c’est qu’il possède des capacités modulaires qui évoluent constamment, infectant les victimes pour les besoins des opérateurs grâce à un modèle «malware-as-a-service». Parmi ces opérateurs, on retrouve les groupes Sodinokibi et Cl0p.

Au-delà de l’infection des ordinateurs des utilisateurs finaux, Trickbot a également infecté un certain nombre d’appareils «Internet des objets», tels que des routeurs, ce qui a étendu la portée de Trickbot dans les foyers et les organisations.

En plus de maintenir des capacités modulaires pour une variété d’objectifs finaux, les opérateurs se sont révélés aptes à changer les techniques en fonction de l’évolution de la société. Les campagnes de spam et de spear phishing de Trickbot utilisées pour distribuer des logiciels malveillants ont inclus des sujets tels que Black Lives Matter et COVID-19, incitant les gens à cliquer sur des documents ou des liens malveillants.

Au cours de l’enquête, les chercheurs ont pu identifier des détails opérationnels, y compris l’infrastructure utilisée par Trickbot pour communiquer et contrôler les ordinateurs des victimes, la façon dont les ordinateurs infectés communiquent entre eux et les mécanismes du code malveillant pour échapper à la détection et tente de perturber son fonctionnement.

Lors de l’observation des ordinateurs infectés, ils se connectaient et recevaient des instructions des serveurs de commande et de contrôle (C&C), il a pu être dentifié les adresses IP précises de ces serveurs. Avec cette preuve, le tribunal a autorisé Microsoft et ses partenaires à désactiver les adresses IP, à rendre inaccessible le contenu stocké sur les serveurs de commande et de contrôle, à suspendre tous les services aux opérateurs de botnet et à bloquer tout effort des opérateurs de Trickbot pour acheter ou louer des serveurs supplémentaires.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal (damienbancal.fr) est un expert internationalement reconnu en cybersécurité. Il a fondé le projet Zataz en 1989. ZATAZ.com est devenu une référence incontournable en matière d'information sur la sécurité informatique et les cybermenaces pour le grand public. Avec plus de 30 ans d'expérience, Damien Bancal s'est imposé comme une figure majeure dans ce domaine, contribuant à la sensibilisation et à la protection des internautes contre les cyberattaques. Sa carrière est marquée par une forte implication dans l'éducation à la cybersécurité, notamment à travers des conférences et des publications spécialisées. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages (17) et articles (plusieurs centaines : 01net, Le Monde, France Info, Etc.) qui explorent les divers aspects du piratage informatique et de la protection des données. Il a remporté le prix spécial du livre du FIC/InCyber 2022. Finaliste 2023 du 1er CTF Social Engineering Nord Américain. Vainqueur du CTF Social Engineering 2024 du HackFest 2024 (Canada). Damien Bancal a également été largement reconnu par la presse internationale dont le New York Times, qui souligne non seulement son expertise mais aussi son parcours inspirant. Par exemple, un portrait de La Voix du Nord le décrit comme "Monsieur Cybersécurité", soulignant son influence et son rôle essentiel dans ce domaine. Enfin, il figure parmi les personnalités les plus influentes dans la cybersécurité, comme le souligne Le Big Data, et a été classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023 selon Tyto PR. Chroniqueur TV et Radio (France Info, M6, RTL, Medi1, Etc.) Volontaires de la réserve citoyenne - Gendarmerie Nationale et de l'Éducation Nationale. Médaillé de la DefNat (Marine Nationale) et de la MSV (Gendarmerie Nationale). Entrepreneur, il a lancé en 2022 la société veillezataz.com.

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