META confirme une opération de l’armée américaine sur les réseaux sociaux

META, maison mère de Facebook, confirme la participation de l’armée américaine dans une opération sur les médias sociaux. La Chine et la Russie affichés, aussi, dans cette guerre de la désinformation.

Faux comptes, faux messages, fausses pages web, etc. L’armée américaine, selon META, la maison mère de Facebook, Whatsapp et Instagram, aurait mis en place de faux comptes sur les réseaux sociaux pour diffuser des contenus pro-américains. Autant dire que la discrétion n’a pas été de mise : 26 faux instagram, 16 fausses pages, deux faux groupes et 39 faux comptes Facebook.

Le dernier rapport publié par Meta confirme l’implication de l’armée américaine dans une opération d’information utilisant des dizaines de faux comptes dans l’unique but de promouvoir des opinions exclusivement pro-américaines. Des espaces de propagandes effacés « pour avoir violé notre politique contre les comportements inauthentiques coordonnés » affiche META.

Le botnet caché derrière cette opération a été détecté aux États-Unis et exploité, au mois d’août 2022, dans un certain nombre de pays, dont l’Afghanistan, l’Algérie, l’Iran, l’Irak, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie, la Somalie, la Syrie, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Yémen. L’opération a été menée sur de nombreux autres services Internet, notamment Twitter, YouTube, Telegram, VKontakte et Odnoklassniki (deux sites russophones).

Un porte-parole du commandement central américain a refusé de commenter. Cependant, le Pentagone a ordonné une enquête approfondie, en septembre 2022, sur la manière dont est menée sa guerre d’information secrète sur Internet. Les plaintes concernant les opérations d’influence de l’armée américaine utilisant Facebook et Twitter ont suscité l’inquiétude de la Maison Blanche et des agences fédérales.

Les chercheurs affirment que l’armée américaine se faisait passer pour des habitants ordinaires sur les médias sociaux : « En général, chaque groupe publiait des messages sur des sujets spécifiques, notamment le sport et la culture. Des pays comme l’Iran, la Chine ou encore la Russie ont été critiqués. » Il s’avère que l’activité de ces comptes sur le seul Twitter était d’environ 300 000 tweets publiés par 146 comptes de mars 2012 à février 2022.

Efficace ?

Il a été constaté que les fausses personnalités – employant des tactiques utilisées par des pays tels que la Russie et la Chine – n’avaient pas beaucoup de succès. Peu de lecture, peu de partage. Centcom, dont le siège est à Tampa, a compétence sur les opérations militaires dans 21 pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Asie centrale et du Sud. Ils n’ont pas indiqué être derrière ces fakes news.

Le général Patrick Ryder, attaché de presse du Pentagone, a déclaré que les opérations d’information de l’armée « soutiennent nos priorités en matière de sécurité nationale » et doivent être menées conformément aux lois et politiques pertinentes. « Nous nous engageons à faire respecter ces garanties« , a-t-il déclaré.

D’autant plus qu’être repéré, c’est toute une mission qui part à la poubelle !

Indépendamment du rapport, le Washington Post a appris qu’en 2020, Facebook avait désactivé de faux comptes créés par Centcom pour contrer la désinformation diffusée par la Chine suggérant que le coronavirus responsable du covid-19 avait été créé dans un laboratoire de l’armée américaine à Fort Detrick, dans le Maryland.

C’est de bonne guerre !

La guerre de l’information et de la désinformation n’est pas une première, et ne s’arrêtera pas demain. Les Russes, les Chinois et beaucoup d’autres s’y plient depuis des décennies. META a repéré aussi des « comportement inapproprié » venant de Chine et de Russie.

En Chine, Facebook a détruit 81 comptes Facebook, huit pages, un groupe et deux comptes sur Instagram pour avoir enfreint la politique contre CIB. Ce réseau est né en Chine et ciblait les États-Unis, la République tchèque et, dans une moindre mesure, les publics chinois et francophones du monde entier. Il fonctionnait sur de nombreux services Internet, notamment Facebook, Instagram, Twitter et deux plateformes de pétition tchèques.

En Russie, 1 633 faux comptes, 703 pages, un groupe et 29 comptes sur Instagram pour avoir enfreint la politique CIB. Ce réseau est né en Russie et visait principalement l’Allemagne, mais aussi la France, l’Italie, l’Ukraine et le Royaume-Uni. L’opération s’est concentrée sur un vaste réseau de sites Web se faisant soigneusement passer pour des organes de presse légitimes en Europe. Là, ils publieraient des articles originaux qui critiquaient l’Ukraine, louaient la Russie et affirmaient que les sanctions occidentales contre la Russie se retourneraient contre elle. Des traces ont été retrouvées sur YouTube, Facebook, Instagram, Telegram, Twitter et sur les sites de pétitions Change et Avaaz, ainsi que LiveJournal.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal - Fondateur de ZATAZ.COM / DataSecurityBreach.fr Travaille sur les sujets High-tech/Cybercriminalité/Cybersécurité depuis 1989. Gendarme réserviste - Lieutenant-Colonel (RC) ComCyberGend. Fondateur du Service Veille ZATAZ : https://www.veillezataz.com En savoir plus : https://www.damienbancal.fr

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