Rançonnage de pirates, par un pirate

Un pirate informatique menace d’autres pirates malveillants de divulguer leurs informations laissées sur le marché noir Incognito.

Le marché noir Incognito est l’un de ces marchés, dédié à la revente de drogues, de faux papiers et de données piratées. Une galerie marchande où vendeurs et acheteurs traitent des contenus illicites. Il y a quelques jours, la panique a envahi ce marché noir. Le propriétaire a annoncé qu’il allait faire chanter tous les inscrits : acheteurs et vendeurs confondus. Un « Exit Scam » d’un nouveau genre.

Le propriétaire menace de publier les messages privés, les informations sur les transactions et les détails des commandes à moins que les fournisseurs ne paient des frais supplémentaires. Un maître chanteur parmi les pirates, de quoi faire sourire. Plus besoin d’ennemis avec de tels amis !

Le responsable d’Incognito affirme qu’il va publier une base de données contenant 557 000 commandes et 862 000 transactions cryptographiques d’ici la fin mai 2024. À moins que les fournisseurs ne paient pour que leurs données et celles de leurs clients soient retirées de la liste.

Le message indique que les acheteurs auront accès à ce portail dans quelques semaines, afin qu’ils puissent également supprimer leurs informations.

Incognito ne protégeait en aucun cas les adresses envoyées grâce à la fonction de chiffrement automatique ; les adresses étaient enregistrées en texte clair. Les messages expirés et les identifiants de transaction n’ont pas été supprimés. Les montants exigés par le rançonneur varient de 100 $ à 20 000 $, selon le niveau du commerçant membre de ce cybermarché pirate.

Il va sans dire que les victimes ne porteront pas plainte !

Le Service Veille ZATAZ a découvert que des vendeurs, pour se protéger d’une éventuelle fuite, avaient mis en place un site sur le darkweb proposant de lancer des attaques DDoS, similaires à celles orchestrées contre des sites gouvernementaux français les 10 et 11 mars. L’idée était de bloquer le maître chanteur.

Pendant ce temps, en Allemagne, les autorités ont mis fin aux activités du marché noir « CrimeMarket« . Cent deux mandats de perquisition ont mené à six arrestations. De nombreux éléments de preuve, tels que des téléphones portables et des appareils informatiques, ont été saisis, ainsi que de la drogue et un total de 600 000 euros en espèces et en biens mobiliers.

Ce marché noir comptait 180 000 inscrits selon les autorités allemandes.

Les enquêtes visent tant les opérateurs que les fournisseurs et utilisateurs du marché illégal. L’évaluation des données, documents et preuves sécurisés est toujours en cours.