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Drogue : quand les emojis aident les dealers

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Avec la croissance des médias sociaux et la prolifération des smartphones, une nouvelle menace dangereuse et mortelle liée aux drogues a émergé : les réseaux criminels de drogue utilisent les médias sociaux pour étendre leur influence. Ils utilisent également des émojis comme code secret dans leurs messages.

La drogue, via Internet et plus précisément le dark web, a pris une ampleur disproportionnée ces dernières années. Que se soit via la vente à partir de galerie marchande malveillante, on peut citer les plus connues comme Silk road ou Monopoly Market, ou les réseaux sociaux, croiser un dealer sur la toile n’est malheureusement pas compliqué. Le numérique leur a permis de s’étendre, créer de nouveaux marchés et cibler une clientèle très large.

Vraie drogue ou contrefaçon, le mal s’est étendu. Cela inclut la vente de pilules mortelles contrefaites de fentanyl et de méthamphétamine, souvent à des adolescents, de jeunes adultes et des adultes plus âgés, qui pensent acheter de la vraie drogue. Les réseaux criminels de drogue ne sont plus confinés aux coins de rue et au dark web, ils sont désormais présents dans chaque foyer grâce aux applications Internet installées dans nos smartphones.

Les trafiquants de drogue font de la publicité sur des plateformes de médias sociaux telles que Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok, Twitter, Likee et YouTube. Ces annonces se trouvent dans des shorts (vidéos courtes et souvent éphémères) et des publications qui sont rapidement publiées, puis supprimées.

Les publications et les histoires sont souvent accompagnées de mots codés et d’emojis connus, qui sont utilisés pour commercialiser et vendre des drogues illicites et mortelles sur les médias sociaux. Ces mots codés et emojis sont conçus pour échapper à la détection des forces de l’ordre et aux algorithmes préétablis utilisés par les plateformes de médias sociaux.

Les acheteurs potentiels contactent les trafiquants de drogue via les applications de médias sociaux en réponse à leurs annonces, que ce soit en utilisant des messages directs ou en commentant une publication. Une fois le contact établi, les trafiquants de drogue et les acheteurs potentiels passent souvent à une application de communication chiffrée telle que WhatsApp, Signal ou encore Telegram. Les trafiquants de drogue ont généralement recours à ces applications de communication chiffrée pour organiser des transactions de drogue avec les acheteurs potentiels.

L’Administration américaine de lutte contre les drogues (DEA) a établi un lien direct entre la vente de drogues sur les médias sociaux et plusieurs décès par overdose. La DEA a découvert des trafics de drogue sur des applications Internet à travers tout les Etats-Unis, que ce soit dans les zones urbaines, suburbaines ou rurales.

En 2021, plus de 80 affaires impliquant le trafic de drogue étaient passées par des réseaux sociaux.

En France, de nombreux trafiquants passent par les réseaux sociaux ou créent des boutiques (blackmarket) pour leur activité mortelle. Récemment, un informaticien travaillant pour une grande entreprise française du secteur a été jugé pour avoir été à l’origine d’un magasin en ligne appelé DrugSource. De même, un breton du nom d’OxyMonster a été arrêté par le FBI aux États-Unis, après que l’agence fédérale lui a tendu un piège dans le cadre d’un concours de la plus belle barbe du monde ! On ne peut pas oublier Cocorico Market et ses centaines de transactions illégales.

Certains de ces vendeurs de mort n’hésitent pas à utiliser des noms de marques connues pour leurs lieux de vente, comme Le Bon Coin.

Un parent informé est un parent conscient

Je vais être honnête avec vous, difficile de différencier des émojis lancés dans un post pour afficher sa joie. Parents, restez vigilant. Arrêtez de dire que vous êtes « dépassés ». Sortez du cadre « ils en savent plus que nous ». Que vous ayez 50 ans ou 15, nous sommes tous nés avec les mêmes outils. Prenez le temps de vous mettre à jour, de découvrir, partager. Ca ne vous prendra pas plus de temps qu’une heure de série Tv que vous pouvez regarder au fond de votre canapé. Parents, saviez-vous qu’il pouvait y avoir des indices secrets liés à la drogue cachés dans les textes et autres messages de votre enfant ? Ce sont des emojis utilisés pour signaler que quelqu’un est intéressé pour vendre et/ou acheter de la drogue. Les émoticônes que vous voyez tous les jours, comme un bonhomme de neige, une barre de chocolat et un diamant, peuvent être le code lié à de la cocaïne, du xanax ou de la méthamphétamine. « Les trafiquants de drogue et les trafiquants deviennent vraiment sophistiqués dans leur façon de communiquer avec leurs clients« , déclare la DEA.

Bref, si cet été vous voyez passer un bonhomme de neige dans des communications sur les réseaux sociaux, dites vous qu’il ne s’agit peut-être d’un « OLAF » malveillant !

A noter que le 17 mai, à la Gare de Lyon (Paris), la SNCF, Cyber Malveillance et une association d’aide à l’enfance seront présents pour répondre à toutes les questions sur la cybersécurité des plus jeunes, mais aussi de leur famille.

Au sujet de l'auteur
Damien Bancal - Fondateur de ZATAZ.COM / DataSecurityBreach.fr Travaille sur les sujets High-tech/Cybercriminalité/Cybersécurité depuis 1989. Gendarme réserviste - Lieutenant-Colonel (RC) ComCyberGend. Fondateur du Service Veille ZATAZ : https://www.veillezataz.com En savoir plus : https://www.damienbancal.fr

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